Une belle et forte mobilisation des viticulteurs pour la Saint-Vincent 2025 à Bar-sur-Seine
Plus que la tradition, la célébration de la Saint-Vincent du Barséquanais, ce vendredi soir, sonnait comme un (r)appel à la nécessaire union des viticulteurs, en des temps particulièrement délicats.
Comme l’an dernier, c’est à la lueur des flambeaux que les participants ont défilé, en cortège, depuis l’église Saint-Étienne jusqu’à l’espace Marcel-Hurillon. – Photo Pierre-Emmanuel Blum
Les braseros installés devant l’église Saint-Étienne et les flambeaux distribués à la sortie de la cérémonie religieuse étaient loin de suffire à réchauffer l’atmosphère givrée de cette Saint-Vincent 2025. Mais la chaleur recherchée était avant tout humaine, au sortir de ce qu’Emmanuel Mannoury, représentant le Syndicat général des vignerons de Champagne, qualifia ce vendredi soir d’année « catastrophique, comme on n’en a pas connu depuis peut-être cinquante ans ». Et, triste signe du destin, pour la première Saint-Vincent du Barséquanais depuis des lustres sans Yves Desforges, disparu le 6 juin dernier. Un ancien président de la Société d’agriculture et de viticulture du Barséquanais à qui beaucoup pensaient, ce vendredi soir.
Des messages d’espérance et de solidarité
En ces temps plus que difficiles, et alors qu’un autre mal, la destructrice flavescence dorée, frappe aux portes de l’Aube et de ses vignobles, la célébration de la Saint-Vincent 2025 offrait, pour les viticulteurs du Barséquanais, de précieux instants de retrouvailles et de cohésion, « comme on en a très peu dans l’année », soulignait Étienne Bertrand, président de Cap’C. Et le rappel battu par l’association, en charge de l’organisation de cette Saint-Vincent, fut largement entendu. L’église Saint-Étienne faillit être trop petite pour accueillir toutes les confréries et leurs représentants, dont ceux de la Vigne du partage et de Fontette, équipés de leurs nouvelles bannières, bénies pour l’occasion.
Ou ceux des Riceys, malgré une concomitante réunion de préparation… de la prochaine Route du champagne.
« Bonne santé, à tous, et à nos vignes »
« Ce soir, nous pouvons déposer tout ce qui est pesant », déclara Monseigneur Alexandre Joly, évêque de Troyes, enjoignant l’assistance à être « habitée par l’espérance » à l’aube de cette année.
De l’espérance et de la joie, la chorale paroissiale de Piney, Happy Day, et son gospel entraînant en fin de célébration, fit ce qu’il faut pour en transmettre. Comme la Clique de Celles-sur-Ource, ouvrant tambours battants le cortège qui défila aux flambeaux dans les rues de Bar-sur-Seine, jusqu’à l’espace Marcel-Hurillon où s’est poursuivie la soirée.
Là, outre les traditionnelles récompenses (trois médailles et un diplôme furent remis), et les intermèdes musicaux offerts par l’harmonie municipale associée à Happy Day, les tout aussi traditionnelles allocutions martelèrent ces injonctions à l’optimisme. Parce que 2025, c’est l’année des 10 ans de l’inscription de la Champagne au Patrimoine mondial de l’Unesco, des 50 ans de la Commanderie du Saulte-Bouchon, des 30 ans de la Route du Champagne.
Et aussi, et surtout, parce que c’est toute une économie, une région, et ses hommes et ses femmes, qui dépendent d’un avenir enfin radieux. « Que la météo soit avec nous, bonne santé, à tous, et à nos vignes », concluait Le maire barséquanais Dominique Baroni. Et que saint Vincent, comme le veut le cantique, « jette sur nos vignes un regard bienveillant ». La Côte des Bar et la Champagne en auraient bien besoin.