Étude géo-morphologique et pédologique de la Commune des Riceys (Aube – Côte des Bar), Claude KOSSURA.
Profitant de l’arrachage d’une parcelle de vigne, des fosses ont été creusées afin de découvrir la formation des sols argilo-calcaires
Les coteaux historiques des Riceys font parties des 3 sites pilotes retenus pour devenir les vitrines en matière d’aménagement paysagers et de gestion durable des activités viticoles. Dans le cadre du plan de gestion du dossier Coteaux Maisons Caves de Champagne.
Vignerons et techniciens étaient conviés, dernièrement, par Bruno Duron, ingénieur du comité interprofessionnel des vins de Champagne dans les vignes ricetonnes au lieu-dit Tronchois, sur une parcelle appartenant à la SCEA Val-de-Cel de la famille Wenner-Spagnesi. C’est sur cette parcelle où la vigne, vieille de cinquante ans, a été dévitalisée pour être arrachée, que Bruno Duron a demandé que des fosses soient creusées afin d’étudier le sol argilo-calcaire. « C’est un terrain intéressant à plus d’un titre car il n’a pas ou peu, été bouleversé par les engins. Sur ce coteau fort bien exposé, il y avait déjà de la vigne au XIIe siècle. Les moines de Molesme la cultivaient avec les moyens du bord. Après le phylloxera, la forêt s’est réimplantée et Roland Spagnesi, dans les années 50, a défriché puis replanté », a expliqué Bruno Duron.
En marge des hôtes du jour qui ne manqueront pas d’exploiter à bon escient les découvertes, dans ces fosses de plus de quatre mètres, Claude Kossura, pédologue passionné est, lui aussi venu faire des relevés, pour « voir et comprendre ce que l’on ne connaissait pas ». Ces informations seront incluses dans une étude plus générale sur les sols viticoles du Barrois.
Grâce à ces fosses, s’ouvrent donc de nouveaux champs de recherches sur les différents lits du sol, leurs évolutions, les superpositions et compositions… On peut s’apercevoir par exemple, que les racines de la vigne peuvent s’enfoncer très profondément, puisque l’on trouve trace de « chevelus radiculaires qui enrobent les roches au fond soit à plus de 4 mètres ». Cette découverte permet de dire que la vigne va chercher « à travers les vénules, l’eau et le meilleur des oligo-éléments » ; des éléments minéraux qui donneront aux vins ses caractères de typicité.